dimanche 24 septembre 2017

Billet 2 - Est-ce que l’université est capable de s’adapter aux apprenants du 21e siècle ?

Apprendre au 21e siècle… La question autant que les réponses et les écrits me fascinent…

Dans la dernière année, j’ai tenté de chercher les écrits les plus récents au sujet de la formation à distance. Quelles sont les meilleures pratiques, comment les étudiants réagissent-ils aux technologies en classe ? J’ai été éberluée de voir que la plus part des textes trouvés ont été écrits entre le début des années 2000 et 2010. Se peut-il que notre opinion sur les technologies en éducation ait peu évoluée ?

Nous avons l’impression, depuis déjà quelques années, qu’il existe un fossé numérique entre les différentes générations. Prensky le présente si bien dans son texte Digital natives, digital immigrants. On the Horizon : il y a ceux qui sont nés avec les technologies, les Digital Natives et ceux qui se sont adaptés aux technologies, les Digital Immigrants (Prensky 2001). 

Mais, savons-nous réellement comment les jeunes d’aujourd’hui utilisent les technologies ? Chaque fois qu’il en est question, nous avons tendance à croire que parce qu’ils sont nés avec les technologies, il existe une fracture numérique (HabiloMédias, 2014).

Je suis d’accord avec Lemieux (Lemieux, 2017), lorsqu’elle se questionne et présente la place que le système éducatif doit jouer au regard du développement d’une littératie dite numérique : Cette littératie se manifeste par une utilisation appropriée des technologies numériques pour, entre autres, « construire de nouvelles connaissances, créer et communiquer avec d'autres et ce, dans divers contextes afin de permettre une action sociale constructive et de réfléchir à ce processus » (traduction libre de Martin et Grudziecki, 2006, p. 255).

Il est vrai que la génération des Digital Natives sont habitués à recevoir de l’information rapidement, ils sont multitâches, ils traitent l’information en parallèle et préfère voir des images et des graphiques plutôt que des textes (Prensky 2001). La majorité utilise Internet pour y chercher de l’information, pour regarder des vidéos ou des photos ou encore pour contribuer aux divers réseaux sociaux (HabiloMédias, 2014).

Avec un tel constat, les Digital Immigrants que sont les professeurs ne doivent pas avoir peur des technologies, ils doivent plutôt adapter leur matériel au langage des Digital Natives (Prensky, 2001). C’est en innovant (Traoré, 2017) et en adoptant des stratégies numériques pour aller plus vite, sans fractionner le contenu étape par étape, tout en donnant un accès libre et aléatoire aux informations que les professeurs continueront à développer l’esprit critique et éthique chez les étudiants (Pensky, 2001). Avec le sous financement des universités et le manque de ressources (Dyke et Deschenaux, 2008), c’est une question de survie existentielle (Traoré, 2017).

Références bibliographiques

Dyke, N et Deschenaux, F. (2008). Enquête sur le corps professoral québécois. Faits saillants et questions. Montréal : FQPPU.http://fqppu.org/assets/files/themes/corps_professoral/rapport_ccp_dyke_deschenaux_novembre_2008.pdf   

HabiloMédias (2014). Jeunes Canadiens dans un monde branché, Phase III : Experts ou amateurs? Jauger les compétences en littératie numérique des jeunes Canadiens http://habilomedias.ca/sites/mediasmarts/files/pdfs/publication-report/summary/JCMBIII_Experts_amateurs_Sommaire.pdf 

HabiloMédias (2016). L’apprentissage connecté : Le personnel enseignant et les technologies en réseau dans la classe http://habilomedias.ca/sites/mediasmarts/files/publication-report/summary/jcmbiii_apprentissage_connecte.pdf 

Lemieux, M-M. (2017). Billet 2 : Les apprenants du 21e siècle http://ddd9651a17mml.blogspot.ca/2017/09/billet-2-les-apprenants-du-21e-siecle.html 

Prensky, M. (2001). Digital natives, digital immigrants. On the Horizon, 9(5), 1-6. 
Traoré, M. (2017). Innovation ou conformisme institutionnel https://www.linkedin.com/pulse/innovation-ou-conformisme-institutionnel-moussa-traor%C3%A9-pmp 

dimanche 10 septembre 2017

Billet 1 - Réflexion à la suite du visionnement du vidéo Du paradigme de l'éducation



Je suis dans le domaine de l’éducation depuis presque 30 ans. Au départ, ma formation était en adaptation scolaire, puis en éducation préscolaire et en enseignement primaire. Ma philosophie a toujours été d’apprendre à apprendre et surtout partager le plaisir d’apprendre.

Dans ma pratique, cela se traduisait par le prétexte d’utiliser des projets pour apprendre les concepts théoriques. Certes, ce n’était pas toujours parfait puisque je n’arrivais pas toujours à couvrir le programme ministériel faute de temps, mais je voyais cette étincelle dans les yeux des enfants, la découverte et l’utilisation de leur potentiel.

Déjà, à la fin des années 90, plusieurs enfants étaient diagnostiqués TDAH, ils écrivaient au son et souhaitaient en finir avec l’école au plus vite pour aller sur le terrain. Je ne parle pas d’étudiants du secondaire ou du collégial, mais des enfants de la fin du primaire.

Comme je disais souvent, ils ne « fittaient » pas dans le moule. Ce n’était pas faut de ressource. J’avais un élève qui avait déjà doublé une année scolaire, qui n’allait pas y arriver une fois de plus, mais oh combien doué en dessin et avec un sens de l’humour incroyable !

Comment ne pas le perdre en cours de route, dans ce système behavioral, où on apprend graduellement aux enfants à entrer dans le moule, à travailler pour les notes et petit à petit à perdre leur créativité, et ce pour le mérite de leur faire apprendre la connaissance !

Depuis de nombreuses années, je me mets à penser à tous ces enfants que l’on diagnostique à coup de TDAH. À l’époque, il ne faillait pas leur mettre d’étiquette, maintenant, on les multiplie. Qu’avons-nous à apprendre de tout cela ? Est-ce les enfants qui ont la solution ? Et si nous nous mettions à les observer, à comprendre qu’ils ont tout à nous apprendre ? Que ce sont peut-être nous, adulte, qui avons tout faux ?

Ayant eu à travailler avec l’approche par compétences plusieurs années, je pense que nous avons une partie de la réponse. Nous donnons enfin du sens aux connaissances, nous créons des situations authentiques, nous nous éloignons du cerveau vide à remplir et partons des connaissances antérieures. Qu’est-ce que l’apprenant connait ? Comment pouvons-nous lui faire faire des liens pour qu’il réorganise ses connaissances et fasse du sens avec les nouvelles avec lesquelles il est confronté ?


À partir des expériences du primaire et du collégial, comment, à l’université, là où les savoirs prédominent, pouvons-nous faire place aux compétences, aux savoir-agir ? Là est la question qui, dans le contexte où j’évolue comme technopédagogue en formation à distance, m’interpelle au plus au point. Pouvons-nous effectivement faire changer le paradigme ? Est-ce que la formation hybride, la formation à distance et les pédagogies actives peuvent être une piste de solution ? C’est bien ce que j’ai hâte de découvrir à travers ce cours et ce programme universitaire…

Billet 4 (E-2019) – L’évaluation en situation authentique : l’importance de l’alignement pédagogique et du dialogue tout au long d’une formation à distance

Transformer un cours présentiel en cours hybride demande du temps et de la rigueur. Lorsqu’un professeur décide de se la...