Dans la dernière année, j’ai tenté de chercher les écrits les plus récents au sujet de la formation à distance. Quelles sont les meilleures pratiques, comment les étudiants réagissent-ils aux technologies en classe ? J’ai été éberluée de voir que la plus part des textes trouvés ont été écrits entre le début des années 2000 et 2010. Se peut-il que notre opinion sur les technologies en éducation ait peu évoluée ?
Nous avons l’impression, depuis déjà quelques années, qu’il existe un fossé numérique entre les différentes générations. Prensky le présente si bien dans son texte Digital natives, digital immigrants. On the Horizon : il y a ceux qui sont nés avec les technologies, les Digital Natives et ceux qui se sont adaptés aux technologies, les Digital Immigrants (Prensky 2001).
Mais, savons-nous réellement comment les jeunes d’aujourd’hui utilisent les technologies ? Chaque fois qu’il en est question, nous avons tendance à croire que parce qu’ils sont nés avec les technologies, il existe une fracture numérique (HabiloMédias, 2014).
Je suis d’accord avec Lemieux (Lemieux, 2017), lorsqu’elle se questionne et présente la place que le système éducatif doit jouer au regard du développement d’une littératie dite numérique : Cette littératie se manifeste par une utilisation appropriée des technologies numériques pour, entre autres, « construire de nouvelles connaissances, créer et communiquer avec d'autres et ce, dans divers contextes afin de permettre une action sociale constructive et de réfléchir à ce processus » (traduction libre de Martin et Grudziecki, 2006, p. 255).
Il est vrai que la génération des Digital Natives sont habitués à recevoir de l’information rapidement, ils sont multitâches, ils traitent l’information en parallèle et préfère voir des images et des graphiques plutôt que des textes (Prensky 2001). La majorité utilise Internet pour y chercher de l’information, pour regarder des vidéos ou des photos ou encore pour contribuer aux divers réseaux sociaux (HabiloMédias, 2014).
Avec un tel constat, les Digital Immigrants que sont les professeurs ne doivent pas avoir peur des technologies, ils doivent plutôt adapter leur matériel au langage des Digital Natives (Prensky, 2001). C’est en innovant (Traoré, 2017) et en adoptant des stratégies numériques pour aller plus vite, sans fractionner le contenu étape par étape, tout en donnant un accès libre et aléatoire aux informations que les professeurs continueront à développer l’esprit critique et éthique chez les étudiants (Pensky, 2001). Avec le sous financement des universités et le manque de ressources (Dyke et Deschenaux, 2008), c’est une question de survie existentielle (Traoré, 2017).
Références bibliographiques
Dyke, N et Deschenaux, F. (2008). Enquête sur le corps professoral québécois. Faits saillants et questions. Montréal : FQPPU.http://fqppu.org/assets/files/themes/corps_professoral/rapport_ccp_dyke_deschenaux_novembre_2008.pdf
HabiloMédias (2014). Jeunes Canadiens dans un monde branché, Phase III : Experts ou amateurs? Jauger les compétences en littératie numérique des jeunes Canadiens http://habilomedias.ca/sites/mediasmarts/files/pdfs/publication-report/summary/JCMBIII_Experts_amateurs_Sommaire.pdf
HabiloMédias (2016). L’apprentissage connecté : Le personnel enseignant et les technologies en réseau dans la classe http://habilomedias.ca/sites/mediasmarts/files/publication-report/summary/jcmbiii_apprentissage_connecte.pdf
Lemieux, M-M. (2017). Billet 2 : Les apprenants du 21e siècle http://ddd9651a17mml.blogspot.ca/2017/09/billet-2-les-apprenants-du-21e-siecle.html
Prensky, M. (2001). Digital natives, digital immigrants. On the Horizon, 9(5), 1-6.
Traoré, M. (2017). Innovation ou conformisme institutionnel https://www.linkedin.com/pulse/innovation-ou-conformisme-institutionnel-moussa-traor%C3%A9-pmp