samedi 24 mars 2018

Billet 5 - Les approches actives en ligne, est-ce possible ? (2018)


Pour moi, l’apprentissage actif ne va pas sans l’apprentissage collaboratif. Les étudiants deviennent alors les principaux acteurs de leurs apprentissages et les enseignants sont des facilitateurs. Plusieurs y voient la classe inversée comme une excellent stratégie à adopter. Les étudiants, lorsqu’ils sont en classe, participent à des échanges, des simulations, réalisent des projets ou encore résolvent des problèmes avec leurs pairs, appuyés par leur enseignant.

Plusieurs doutent que ce type d’activités puisse se réaliser en ligne. Ils se demandent comment des échanges, une présentation ou un travail en équipe réalisé normalement en classe peut se traduire en ligne. Je ne peux m’empêcher de sourire lorsque j’entends cela. Avec toute cette mondialisation, je leur envoie alors cette question : selon vous, comment un groupe d’employés dispersés à travers le monde peut réaliser un projet de plus ou moins grande envergure ? Ne sont-ils pas exposés à la distance eux aussi ? Cessons de penser que la formation distance limite les apprentissages et les activités, trouvons plutôt la solution en se positionnant comme un expert évoluant dans le monde du travail au XXIIe siècle et tout sera limpide, les obstacles tomberont.

Walckiers (2004, p.72) identifie « huit avantages de l’apprentissage collaboratif en ligne sur son équivalent présentiel :
– flexibilité et autonomie ;
– délai de réflexion et esprit critique ;
– formulation textuelle plus formative ;
–mode textuel privilégiant les contenus et équilibrant les rapports entre apprenants ;
– convivialité, « mutualisation », pluralisme et esprit de synthèse ;
– émulation, entraînement et entraide ;
– permanence des contributions stimulant leur production et permettant leur « mutualisation » et leur évaluation ;
– capacité de supervision des animateurs quintuplée. »

Comment tout cela peut se traduire à travers les activités en ligne ? Maina (2017) parle de blogue, de wiki, de forum, entre autres, où les étudiants participent à la co-construction des savoirs. Avec les nombreux outils disponibles via les institutions comme Zoom ou Via ou encore les applications disponibles sur internet comme Google Drive, Skype et Facebook, les étudiants s’organisent des groupes pour travailler sur des documents en équipe ou encore organiser des appels en ligne pour collaborer entre eux au lieu de se déplacer dans l’un des cafés du coin. Pour présenter le résultat de leur labeur à toute la classe, la planification d’une classe virtuelle de manière synchrone permet de mettre en place tout ce qu’il faut pour que le partage se réalise. On peut donc penser apprentissage actif lorsqu’on pense formation à distance !


Références :

Maina, M. (Producer). (2017). Les approches pédagogiques actives en ligne. [Vidéo] Retrieved from https://vimeo.com/200884545/88d668077a

Walckiers, M. et T. De Praetere. « L'apprentissage collaboratif en ligne, huit avantages qui en font un must ». Distances et savoirs 2004/1 (Vol. 2), p. 53-75. DOI 10.3166/ds.2.53-75

Billet 2 – Les MOOC en formation continue (2018)




Bien que j’évolue au sein de l’enseignement supérieur, j’ai choisi de vous parler de la pertinence des MOOC en formation continue, secteur d’activités que je trouve le plus probablement pour son utilisation future.

Depuis 2011, un nombre incroyable de personnes se sont inscrits à ce type de cours en ligne, Karsenti et Bugmann (2016) qualifiant ce phénomène de ruée vers l’or pour les grandes universités s’y intéressant. Or, selon plusieurs études, un peu moins de 5 % des étudiants vont jusqu’au bout d’un MOOC. La grande question est pourquoi ?

Faisons quelques pas en arrière pour connaître ce qu’est un MOOC véritablement. La grande majorité des MOOC développés à ce jour sont des xMOOC, ce qui implique la transmission des connaissances présentés par l’expert (Charlier et Henri 2016) par le biais de capsules vidéo la plupart du temps. Est-ce bien cela qu’un étudiant universitaire souhaite : acquérir simplement des connaissances dans un contexte où il se prépare à occuper un emploi sur le marché du travail ? n’est-il pas à l’université pour développer ses compétences, soit ses savoirs, savoir-être, savoir-faire et savoir-agir ?

Qualifiés comme « touristes des formations à distance », les participants de MOOC (Xiong et al., 2015 cité dans Karsenti et Bugmann 2016, p.134), papillonnent d’un contenu à l’autre selon ses besoins sans toutefois parcourir tous les modules offerts ou encore faire toutes les activités proposées.

Qui sont ces participants des MOOC ? Selon Bruillard (2014), la plupart sont fortement diplômés. Ils suivent des MOOC pour « acquérir de nouvelles compétences afin de trouver un emploi, d’en changer ou plus simplement d’améliorer leur situation » (Quentin, 2014a cité dans Bruillard 2014, p.1).

Ainsi, un avantage fort des MOOC est que pour peu de frais ou gratuitement, une personne peut aller cherche un ou plusieurs modules pour un besoin spécifique de formation. S’il est nécessaire, il pourra obtenir une attestation qu’il pourra présenter à son gestionnaire et dire mission accomplie ! Il aura suivi une formation de qualité offert par l’une des grandes institutions de ce monde pour parfaire ses connaissances parfois même dans des domaines de pointe.


Références

Éric Bruillard, « Les utilisateurs des MOOC : quel regard ? », Distances et médiations des savoirs [En ligne], 7 | 2014, mis en ligne le 03 novembre 2014, consulté le 24 mars 2018. URL : http://journals.openedition.org/dms/791

Charlier, B. & Henri, F. (2016). Rechercher, comprendre et concevoir l’apprentissage avec la vidéo dans les xMOOC. Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire, 13(2-3), 36–45.

Karsenti, T. & Bugmann, J. (2016). Soutenir la motivation des participants aux MOOC : quels rôles pour la ludification, la mobilité et l’aspect social ?. Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire, 13(2-3), 133–149.

Quentin Isabelle (2014a).  Les intentions des apprenants de MOOC. En ligne. http://isabellequentin.wordpress.com/2014/01/24/les-objectifs-des-apprenants-de-mooc/

Billet 4 (E-2019) – L’évaluation en situation authentique : l’importance de l’alignement pédagogique et du dialogue tout au long d’une formation à distance

Transformer un cours présentiel en cours hybride demande du temps et de la rigueur. Lorsqu’un professeur décide de se la...